750 grammes
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La cuisine selon mon envie !
28 octobre 2011

Jus pomme-grenade-gingembre

JusAntiOx

Pendant les vacances de(es) l'enfant(s), j'ai graaand besoin de retrouver un peu de pep's au milieu de l'après-midi. Je mets en place la stratégie de choc carré de chocolat très noir + un expresso ultra-serré fait à l'aide de ma cafetière italienne adorée, ça n'empêche pas le coup de mou fatidique du quatre heures de survenir. J'évite de tomber dans le travers de porc des goûters à grand renfort de gâteaux maison trop souvent et propose plutôt des fruits, mais je ne les aime pas particulièrement en cours de journée, sauf pressés. Ma centrifugeuse a toujours plus de propositions en hiver qu'aux beaux jours, allez savoir, et, si pommes, poires ou légumes-racines (betterave, gingembre) traînent, je les envoie volontiers se faire extraire leur jus.

Comme il est rare que je sois chez moi en milieu d'après-midi, quand l'occasion se présente, je ne lésine pas sur les doses, histoire de me concocter une vraie bonne boisson coup de fouet. Avec 4 pommes acidulées (type Granny Smith), la moitié d'une grenade et 1 cm de racine de gingembre frais, j'ai rempli la presque totalité de ce verre=> (40 cl) et n'ai pas ressenti de grande faim sur le coup des 18 heures comme il est de coutume.

L'effet rassasiant de la pomme combiné au gingembre tonifiant sont décuplés à merveille par les vertus anti-oxydantes de la grenade : elle amène cette pointe d'acidité qui fait mouche avec le goût bien sucré des pommes, fussent-elles 'acidulées' comme la Granny Smith. Je prélève les arilles (=graines pulpeuses) rouges de la grenade ainsi que le jus qui s'en échappe. Particulièrement désaltérant, ce fruit compte parmi les emblêmes du Moyen-Orient où l'on apprécie ses vertus depuis la Haute Antiquité. Saviez-vous pourquoi certaines variétés de grenade sélectionnées présentent des arilles blancs ? Pour ne pas tâcher. Je trouve que, hormis des considérations purement ménagères, la chair couleur rubis se dévore des yeux et appète davantage que des arilles sans couleur.

Pour 1 ration de 40 cl environ : 200 g de pommes (Granny Smith, Golden Delicious) + 1 cm de gingembre frais (ou plus ou moins selon les goûts) + 1/2 grenade fruit sans l'écorce. Laver les popommes, les couper en 4, tout mettre dans la centrifugeuse et dégustez le jus qui en découle aussi sec. Va aussi pour les enfants mais sans gingembre ou vraiment si vous y tenez, une lichette.

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21 octobre 2011

Assurer le dîner, acte II

Lorsque je passe en revue le contenu du réfrigérateur, je constate régulièrement que : 1/ j'accumule une myriade de petits récipients qui renferment des restes de sauce, de légumes cuits, d'oignon-ail-échalote, de lait de coco ou de crème fraîche, 2/ les tiges et fanes des légumes dorment dans leur bac dédié, assoupis, en attente d'un réveil agréable comme La Belle au Bois Dormant, 3/ il y a toujours un paquet non entamé de poisson fumé, jambon cru ou tranche de lard et quelques microscopiques rogatons* de fromage d'âge canonique.

Pour optimiser l'assiette-le temps-le porte-monnaie, j'aime élaborer à distance (sur les trajets retour travail-maison notamment) l'ambiance du dîner à venir. Depuis que j'ai un nouveau mixeur plongeant très efficace, je peux enfin renouer avec les soupes et les veloutés sans passer par le blender, qui n'est pas assez fin pour ces travaux. Je décline pour l'entrée la traditionnelle soupe hivernale depuis une semaine avec les ingrédients suivants : pois cassés, potimarron, carottes-ail-lait de coco, tiges et fanes de betterave, de blettes ou de céleri-branche.

L'idée est d'en réaliser une bonne quantité, pour pouvoir en congeler environ la moitié. Je commence toujours par faire rissoler de l'oignon ou de l'échalote dans une cuillère à soupe de bonne huile d'olive. J'y ajoute ensuite les légumes coupés, de l'eau à hauteur mais pas plus, une pointe de sel ou de bouillon maison (si j'ai fait un excellent poulet dans la semaine). Si quelques herbes fraîches peuvent exhaler les saveurs, je les plonge dans cette marmite et une fois l'ensemble cuit, je mixe pour obtenir une consistance homogène et d'aspect velouté. Pour casser la monotonie, j'aime ajouter : des lanières de jambon cru rissolé, des lardons grillés, du poisson fumé sur une tartine de très bon pain grillé. La plupart du temps, cela constitue simplement le repas complet.

------Pense-bête pour épaissir/lier une soupe/un potage : le panais, la pomme de terre, le céleri-boule.-----------

Bouillon : Attesté au XIIIè s. comme aliment liquide dans lequel des ingrédients ont bouilli. Il est aussi la partie liquide du pot-au-feu =>consommé. Le consommé est plus restrictif, il désigne les bouillons de viande ou de poisson. 

Potage : Mot qui dérive de "pot", à l'origine il désigne les "aliments cuits dans [...] ce pot". Au XIIIè s., le potage est donc un plat complet, avec viande et légume. Il faut attendre le XVIIIè s. pour qu'il soit considéré comme un aliment liquide et prenne son sens actuel. C'est sur cette acception que se base Alexandre Dumas quand il définit le bouillon exclusivement comme une nourriture destinée à être dégustée à la cuillère et qui ouvre le repas.

Soupe : Ce mot qui remonte aux Francs (IXè s.) désigne un potage ou un bouillon épaissi à l'aide de pain, ou de tout autre ingrédient.

Velouté : Il s'agit, par extension, d'un potage onctueux, donc lié avec des ingrédients renfermant des lipides : crème (fraîche, de coco), oeuf...

*Terme issu du latin médiéval "rogatum" = demande. Désignant d'abord un mets commun, il recouvre très vite le sens dépréciatif de restes de repas. Voir Claudine Brécourt-Villars, Mots de table mots de bouche, édition La Table Ronde, coll. La petite vermillon, page 358.

14 octobre 2011

Assurer le dîner, acte I

DSCN5201Pour le dîner à la maison, comment ne pas commettre trop d'impairs quand les gens déjeunent à 3 endroits différents ? Certes, cantine d'école maternelle, cantine de collège et self de CHU ont au moins en commun de ne laisser présager aucun grand moment gastronomique. Le repas du soir est donc devenu le meilleur moment pour convoquer les saveurs, les produits frais du marché, et la fantaisie qui fait si souvent défaut aux assiettes, au restaurant ou ailleurs. Comme je fais la part belle aux légumes et que mon fils n'en raffole pas vraiment, je ruse actuellement avec le lait de coco. Je place ce fameux indispensable de la cuisine asiatique comme un voile pudique sur autant de haricots verts, de carottes ou de côtes de bettes dédaignées d'ordinaire.

Si le lait de coco est un atout culinaire (liant, parfumé) il n'est pas un super produit pour la planète ni pour le corps. Même s'il remplace la traditionnelle crème fraîche, il contient des lipides, évidemment. J'en mets un soupçon, et pour tromper le pastavore, je dégaine alors mon arme secrète : les épices qui colorent –en ce moment, c'est le jaune-- et qui ne sont pas trop pimentées : du curcuma, ou un mélange de curry que je prépare moi-même. Pour apporter du croquant et une touche finale, les graines de nigelle, au goût fumé et à la couleur noir charbon*, sont du meilleur effet pour habiller un blanc de poulet poché ou une purée de potimarron. Le lait de coco est fabriqué à partir de pulpe de noix de coco râpée. Il s'utilise dans les réalisations sucrées aussi bien que salées, remplaçant notamment la crème fraîche. Une fois chauffé, il développe des saveurs de noix de coco plus prononcées, et apporte aux autres ingrédients une note douce. Il se marie très bien à l'ail, l'oignon, les tomates, la coriandre ou le citron vert. Il peut aussi mener son bout de chemin sans un mélange au curry, mais je trouve qu'il faut l'associer à des saveurs présentes pour le faire danser dans le palais : poivre noir, curcuma, citronnelle, poireau émincé, chou chinois.

*L'historien Michel Pastoureau souligne l'élégance et le chic du noir que véhicule le Noir dans les sociétés occidentales actuelles.

7 octobre 2011

En Chine "Six kakis", trois coings ici.

DSCN5205 Parmi mes souvenirs artistiques les plus tenaces, figure les "Six kakis"*, découvert au lycée. Ce lavis à l'encre de chine de MuQi, artiste chinois, laisse apparaître six formes sphériques immortelles et terriblement contemporaines. Joli petit fruit de couleur orangée lorsqu'il est à maturité, le kaki possède une peau lisse, qui renferme une chair orange vif, extrêmement tendre, douce et très parfumée. Des notes florales la caractérisent. Le terme japonais de kaki renvoie aussi à l'hindi khâki qui signifie couleur de poussière. Suite à ce cours théorique --c'était en classe de seconde-- il avait fallu exécuter un dessin d'observation portant sur les fruits. À l'époque, le kaki, juste après la mangue et avant la nèfle**, figure pour moi au tableau des fruits inconnus, sans passer par la case "fruits exotiques". J'avais alors choisi de représenter la figue pour sa texure veloutée et ses reflets moirés violet-noir.

       Le coing [kwe~] est un fruit qui ensoleille l'automne, tout été indien qu'il fût. Ce fruit piriforme, cotonneux en surface, est jaune et odorant quand il est mûr. Connu dans la Grèce Antique comme la pomme de Kydonia, le coing tire son nom actuel de son origine crétoise. En 1170, on relève l'occurence de cooing en langue romane. Ses caractéristiques inspirent des expressions humoristiques, telle celle d'Honoré de Balzac : "Madame Grandet était une femme sèche et maigre, jaune comme un coing" ***. Le coing se consomme cuit, il développe là sa belle palette arômatique. Une saveur de fond de pomme et poire mêlées qui s'accorde avec les viandes blanches, le porc, ainsi qu'avec l'oignon et la vanille ou la cannelle.  

*Circa 1200-1260.

**Jacques Serena, Sous le néflier, Éditions de Minuit, 2007.

***Eugénie Grandet, 1834, page 36.

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