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La cuisine selon mon envie !
17 février 2012

Trois Très Bonnes Choses : Joues de porc aux amandes entières, Soupe de pois cassés (Le Vicariat) et Soupe Avgolemono

L'ère des grands frimas recule à grands pas. Cette période vraiment glaciaire nous a fait aimer comme jamais les plats en sauce, les soupes midi et soir, les crêpes à toute heure et les apéros prolongés. Entre nous, entre amis, on a toujours eu la même conclusion au terme d'un repas ou d'un moment partagé : les plats les plus simples sont décidément les meilleurs. Parfois, j'en conviens, j'ai la fâcheuse habitude de presque m'excuser devant mes convives quand j'ai fait un "simple" poulet rôti... oui mais pourtant quelle volaille et quel goût. Par facilité, par légère flemme et surtout par esprit d'équipe gourmande, pour rédiger ce billet je me rallie à la liste des Trois Très Bonnes Choses délivrées par Coltilde, comme ici. Il s'agit de faire partager ses coups de coeur culinaires du moment, à savoir une bonne adresse, un super plat, un ingrédient renversant ou un truc détonant. 

Purée de pois cassés, restaurant Le Vicariat, Loches (Indre-et-Loire)

Ces derniers temps, obligée de penser autrement mon régime alimentaire, j'ai fait une large place aux soupes, potages et Vicariat_Soupe_de_pois_cass_sbouillons. Je les ai servis chauds, voire bouillants, et je suis bien contente d'imaginer leurs cousines de cet été, rafraîchissantes et pimentées. Ici, la soupe de pois cassés, préparation médiévale s'il en est (porée), remporte tous les suffrages. Une des meilleures versions que j'aie goûtée est celle du Restaurant Le Vicariat, à Loches (Indre-et-Loire). C'est un restaurant tout simple qui propose une table médiévale dans une localité tourangelle, bien connue des parisiens je crois. Le chef utilise vraiment les recueils de cuisine médiévale pour composer sa carte, réduite et donc qualitative. Sa soupe de pois cassés, délicieusement onctueuse et au goût de fumé, était accompagnée de petits croûtons nature, tout simple et très bon. Un ami marocain m'avait ouvert les yeux sur le mariage des saveurs : il met toujours une pointe de cannelle dans sa purée de pois cassés. Avec la carotte et l'oignon, ça crée toute la différence. Imparable !

Joues de porc aux amandes entières

Cette recette marie deux aspects que j'apprécie foncièrement en cuisine : des morceaux économiques et délicieux. Bien que très à la mode, la joue est peut-être un des rares abats qui soient proches des morceaux nobles, et heureusement, malgré sa vogue, sa rareté ne justifie pas -encore- sa chèreté. Vous trouverez le pas-à-pas de cette viande mijotée dans l'amande, dix façons de la préparer, publié aux Éditions de l'Épure (auteures Anne-Sophie Rondeau et Anne Guéchova). Pour information, cette recette ne nécessite guère plus que de l'excellente viande, des amandes entières, du café, du bouillon et une pincée de sucre. Il faut la mijoter, voire la préparer la veille, et c'est encore meilleur. La saveur du café est vraiment atténuée en fin de cuisson, presque insoupçonnable. Pourtant sa présence est indispensable. Essayez !

Soupe Avgolemono

Une soupe au nom étrange ... qui évoque la Grèce et ses journées brûlantes. Pour le coup, cette soupe se sert bien chaude ou très Soupe_Avgolemono_froide. Elle ne supporte pas la demi-mesure. Simplissime, faite d'ingrédients de base de la cuisine méditerranéenne -citrons jaunes, riz- cette soupe ou ce consommé est une entrée excellente, à servir en hiver ou en été. Elle a l'avantage de se réaliser avec trois fois rien, et le sérieux argument de surprendre vos invités.

Recette traditionnelle grecque, je l'ai à la maison dans plusieurs ouvrages, et les titres prouvent qu'elle peut passer d'un décor à l'autre sans être dénaturée :Petits larcins culinaires (balade dans ma bibliothèque idéale), Claude DELOFFRE, Tana Éditions, collection Foood, 2009 et dans un livre sur la cuisine grecque traditionnelle. Voici la recette.

 

 

 

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3 février 2012

Guillaume Long, blog en BD

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Guillaume LONG, À boire et à manger, Gallimard, 2012. Détail de la couverture. Tous droits réservés.

J'ai découvert le travail de Guillaume Long il y a fort longtemps, voilà presque une dizaine d'années, quand il publia le récit de sa vie estudiantine en 2 volumes intitulés : Comme un poisson dans l'huile et Les Sardines sont cuites (Éditions Vertige Graphic, Paris, 2003). Depuis, le gars a fait son bonhomme de chemin, illustrant notamment sa vie de gourmet-auteur-illustrateur au fil de son blog hébergé sur le site du Monde.

Comme j'ai un mal fou à apprécier la Bande Dessinée par le prisme peu confortable d'un écran, j'ai toujours laissé de côté les recettes et trouvailles culinaires qu'il y propose -alors que ces dessins sont une mine et pas que de crayon, han han- et ce, malgré les recommandations fort probantes de mes bloggeuses préférées. Parmi mes 'bonnes résolutions' pour l'année nouvelle, je reprends avec assiduité la lecture de Bandes Dessinées. Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, en ce moment, les bandes dessinées consacrées à la bouffe sont légions ! Les productions asiatiques (Corée, Japon, Chine) sont vraiment des pionnières en la matière, en plusieurs épisodes comme Oishinbo de Tetsu Kariya et Hanasaki Akira, ou en un volume, tel que Le Gourmet Solitaire de Jirô Taniguchi, véritable bijou pour les hédonistes et les puristes en quête de plénitude.

J'hésitais pourtant entre le dernier Craig Thompson, Habibi, et Quai d'Orsay parce que Blain, c'est bien, et voilà qu'il me tombe dessus de tout son Long. Avec sa couverture jaune pétard et son air d'éternel étudiant, je n'ai pas résisté longtemps ! Dans le beau volume édité par Gallimard, d'après son blog, sous le titre éponyme À boire et à manger, Guillaume Long nous plonge dans les aventures quoditiennes de son rapport à l'alimentation. Tantôt potache -séquences de co-voiturage en direction de la piscine municipale avec un cuistot pas bien loquace-, tantôt baroudeuse et communautaire -un trip Vénitien, un autre Hongrois-, l'approche qu'il fait de la nourriture est forcément teintée d'amour. Dans tout l'album, Guillaume Long nous promène dans les terroirs marqués du Jura où il a élu domicile, sur lequel flotte, je le devine, un accent helvético-helvète bien chaleureux. Native du Jura, ce petit département pas très peuplé mais plein de gens charmants, je reconnais bien les expressions idiomatiques de la Suisse (« ou bien, ça joue ? »), et je dois dire que sa BD m'a plu. D'un bout à l'autre, on voyage, on apprend des « tips » de gourmet, des petits tocs de foodisto (il confesse être atteint de râpomania), et je m'identifie terriblement dans ce portrait de gourmand/gourmet qui, quelques soient les circonstances, a si bien éduqué son estomac qu'il peut accueillir LE morceau de Comté extra vieux méga délicieux à toute heure du jour ou de la nuit. C'est un portrait d'hédoniste, connaisseur de bonne chère, le tout servi par une illustration faussement naïve, mais vraiment pleine de malice.

À lire absolument !

À faire absolument ! quand la BD a été dévorée :

Revenir sur l'index par ingrédients, juste pour baver comme Guillaume doit le faire en pensant aux poissons frais (pas parce qu'il le fait, parce que le poisson, c'est bon).

Revenir sur la Table des Recettes, qui, ça j'aime, fait la part belle au SALÉ et milite pour le VRAI CAFÉ, le bon café qu'on fait sans machine à dosettes mais avec une vraie cafétièré italienné (les meilleures, mais chut !).

Détacher selon-les-pointillés le pense-bête des légumes par saison et le coller sur son réfrigérateur. Utile pour consommer local, local et local. De saison, ipso facto.

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Guillaume LONG, À boire et à manger, Gallimard, 2012, en partenariat avec Le Monde.fr.

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