17 mai 2010
Eton Mess, my version allégée. Cruciverbiste vs. Gastronome.
Le cruciverbiste qui sommeille en nous peut réagir à la vue du mot Eton, quatre lettres si faciles à caser dans la grille, car elles tracent le nom du fameux collège anglais qui remonte à Henri VI.
Le gastronome qui
sommeille –mais vraiment rarement-- en nous a les papilles qui
frétillent à la vue d'un grand bazar à Eton. Si, littéralement,
Eton Mess signifie un grand désordre à Eton, il qualifie
surtout un dessert anglais traditionnel à base de crème
fouettée sucrée, de meringues sèches et de fraises. Pascale expose tout ça avec brio.
Servie dans une coupe, la base de crème fouettée sucrée est suffisamment généreuse pour accueillir des fraises et des éclats de meringue sèche.
Ce dessert tire son origine de ce que les familles apportaient un Pavlova pour déguster avec leur fils lors de la cérémonie de remise des diplômes à Eton. Le Pavlova s'écrase durant le transport, et se transforme in an awful mess, natif d'Eton, voilà ce que cela donne. Il a depuis quitté le cocon du panier pic-nic, pourtant très élaboré outre-manche, et a gagné en « francitude » et en variantes, puisque toutes sortes de fruits, pas forcément rouges, peuvent venir prêter main forte aux meringues. Comme en témoigne mon illustration, ce n'est vraiment pas le mess qui règne mais plutôt un sage ordonnancement. Toutefois, le résultat veut répondre au critère lancé par Damien : une version light de l'Eton Mess.
Avec de la gélatine
(bio) et de la faisselle j'obtiens au final une base assez britannique en
vérité, et fort appréciée.
Pour 4 personnes (4
coupes) :
-400 g de faisselle à 40% m.g. légèrement égouttée
-5 cl de crème fraîche épaisse
-15 g de sucre roux vanillé
-½ c.c. de vanille en poudre
-5 c.s. de sirop d'agave
-6 g de gélatine soit 3 feuilles de 2 g (en magasin bio)
-500 g de fraises d'excellente qualité (un mélange de Manille, Ciflorette, Gariguette, Mara des Bois ... est parfait)
-Quelques meringues sèches.
La veille ou 4 heures à l'avance, préparez la faisselle :
-dans une jatte, battez la faisselle, la crème épaisse, les sucres et la vanille à l'aide d'un fouet.
-faites ramollir la
gélatine dans de l'eau froide (à moins de 20°C) durant ¼ d'heure, puis faites-la
se dissoudre dans 5 c.s. d'eau chaude et incorporez-la de suite au
mélange. Fouettez de nouveau.
-répartissez le tout dans 4 coupes.
-réfrigérez au moins 4 heures.
Le jour-même, dressez les desserts : disposez les fraises rincées et équeutées en quartiers, puis les meringues, entières ou brisées.
-servez immédiatement.


10 mai 2010
Crème au chocolat blanc et confiture d'olives noires, de Vanina Herraiz
Lors
de ses nombreux allers-retours entre Tours et la Ville
Rose,
mon cher et tendre a eu l'excellente idée -- et la délicate
attention -- de me rapporter un opus des précieuses Editions
de l'Epure,
Tapas
sucrées,
de l'argentine Vanina
Herraiz. Après que j'aie détaché chaque page à l'aide d'un coupe-papier,
le petit volume a enfin déployé ses trésors gourmands. A un
cérémonial succède un autre. Je lis ensuite la marche à suivre
pour dix
recettes,
comme le veut cette collection de la maison de Sabine Bucquet. Je
découvre alors qu'elles sont ici plutôt faciles et vraiment pas
communes, teintées d'une pointe d'exotisme à la fois chantant et
terrestre, bien propre aux esprits ibériques.
L'auteure
ne manque pas de préciser que les tapas
servent avant tout à exprimer un condensé
des recettes traditionnelles,
un court mais dense hommage à telle inspiration
gourmande.
Elles sont les guillemets d'un discours, le point d'exclamation qui
jaillit, mais certainement pas le lien en demi-teinte comme autant
de virgules à l'enchaînement des plats. Historiquement, deux écoles
s'affrontent mais on en doit la consommation officielle et
généralisée à Alphonse, roi d'Espagne. Pour Alphonse XI (qui
régna au XIIIe siècle) la consommation d'alcool devait
s'accompagner de quelque chose de solide afin de réduire les effets
des degrés de la boisson. A la fin du XIXe siècle, Alphonse XIII,
quant à lui, se vit servir du vin au verre surmonté d'une tapa*
(une tranche de jambon), littéralement couvercle. Si
traditionnellement, les bodegas et les bars espagnols regorgent de
tapas
salées dégustées tandis que le tinto
coule à flot, il y a aussi toute la place pour les tapas
sucrées.
Mes yeux et mon estomac se sont immédiatement arrêtés sur la Crème au chocolat blanc et confiture d'olives noires. J'imaginais un beau contraste graphique entre les deux couleurs, une rencontre au sommet de la douceur. Pas moins.
Mon
instinct ne m'a pas trompé, car cette petite recette vaut vraiment
le détour. L'extrême suavité de la crème vanillée, rappelant les
goûts libérés par une crème anglaise, et qui est à base de
jaunes d'oeuf et de lait --chocolat blanc, crème liquide et lait--
nous a fait complètement fondre de gourmandise ultra-régressive. Et
ce ne sont pas les olives lentement compotées qui ont contredit ce
nuage de bancheur piqueté de vanille.
Crème au chocolat blanc et confiture d'olives noires, de Vanina Herraiz.
Recette
donnée pour 12 tapas = 12 portions dans des petits verres :
pour la crème au chocolat blanc:
-150 g de chocolat blanc haché
-2,5 dl de lait demi-écrémé
-2,5 dl de crème liquide entière
-220 g de jaunes d'oeufs (environ 10 jaunes)
-75 g de sucre semoule
-1
gousse de vanille –n'en ayant plus, j'ai pris ½ c.s. de vanille en
poudre achetée en magasins bio.
pour la confiture d'olives noires:
-100 g d'olives noires dénoyautées
-75 g de sucre
-100
cl d'eau.
Récupérez les graines de la gousse de vanille et réservez-les.
Dans une grande casserole, versez le lait, la crème, la gousse et les graines de vanille. Portez à ébullition et laissez infuser environ ¼ d'heure et filtrez.
Dans une jatte, fouettez les jaunes d'oeufs, avec le sucre puis ajoutez-les au lait infusé. Faites cuire sur feu doux jusqu'à l'obtention d'une crème. Hors du feu, pendant que cette crème est encore chaude, ajoutez le chocolat blanc. Laissez refroidir puis réfrigérez.
Coupez les olives en quatre, faites-les bouillir trois fois en changeant l'eau à chaque ébullition. Faites ensuite cuire les olives pendant une heure à feu doux dans l'eau et le sucre.
Remplissez
les verres de la crème au chocolat blanc et disposez dessus la
compotée d'olives noires.
*Littéralement tapa signifie couvercle, de tapear = couvrir.
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Recette donnée dans Tapas sucrées, Vanina Herraiz, Editions de l'Epure, septembre 2007.


03 mai 2010
Le boulou de Yaël Naïm
Billet précédemment publié le 05/05/2009.
Pas facile à rassasier, très exigeante avec ce que je mange, un peu pénible, quoi !, je frétille d'impatience devant le Boulou, non pas la ville mais le petit pain servi traditionnellement à l'issue de Kippour dans la culture juive. La recette est donnée par la chanteuse Yaël Naïm et rien que pour cette Madeleine je me convertirais. A bon entendeur, salut ! Le pitch : une merveille qui se situe entre le pain et le gâteau, agape bien plus nourrissante que divertissante. Moi qui, depuis bientôt trente ans, vis chaque petit-déjeuner comme la sortie d'un jeûne, alors vaille que vaille, j'essaie cette recette un tantinet régressive. Verdict : l'essayer c'est l'adopter.
Point numéro 1 : la réalisation est un jeu d'enfant, notamment j'obtiens illico la consistance adéquate. A la cuisson, le Boulou prend un joli teint légèrement doré, et se creuse de petites alvéoles couleur or qui trahissent la présence de matières grasses qui le différencient à jamais d'un vrai pain sans rien.
Point numéro 2 : que c'est bon. Vraiment - un goût agréable, une matière nourrissante, à la première bouchée émission d'un message de satisfaction pour mon cerveau : tu n'auras pas faim avant midi. Réel soulagement. Bienfait assuré et respect de l'adage diététiquement correct "Petit-déjeuner de roi, déjeuner de prince et dîner de mendiant".
Point numéro 3 : ça se conserve plusieurs jours à l'abri dans un linge ou du papier aluminium. Pas mal comme roue de secours quand on a 3 pains devant soi malgré une coupe sombre dans les proportions.
J'ai lu diverses choses sur l'histoire de cette recette, entre autres qu'il s'agit d'un dessert créé à Sfax (Tunisie), à réaliser avec de la semoule et absolument pas de farine, avec du fenouil ou de la badiane. Quoi qu'il en soit, le résultat est 100% garanti collation super protéinée, savoureuse et de belle facture, même si je n'avais pas de graines de sésame pour la touche finale. Comment faire ? Rien de plus simple :
Ingrédients pour 6 petits pains Boulou:
-1 kg de farine
-3 sachets de levure = 33 grammes (je la choisis bio sans phosphates)
-1 verre et demi de sucre (je mets toujours du sucre roux)
-6 oeufs
-le jus d'une orange fraîchement pressée
-1 verre d'huile neutre (pour ma part j'ai mis de l'huile d'olive car même si elle n'est pas tout à fait neutre, elle a l'avantage de se marier parfaitement avec l'orange. C'est même très bien en vinaigrette).
-1 verre de raisins secs
-1/2 verre d'amandes hachées
-2 c.s. de graines de sésame blond.
Mélangez tous les ingrédients secs dans un grand saladier. Y verser tous les autres ingrédients dans leur ordre d'apparition sur la liste op. cit., mélanger jusqu'à obtenir une pâte de consistance souple, ni trop ferme ni trop molle. Si un des deux cas se présente, ajouter alors du jus d'orange ou de la farine et mélanger un peu. Formez 6 petits pains ovales et glissez-les sur la plaque du four, préalablement recouverte de papier sulfurisé. Faites cuire 40 minutes environ à four chaud th. 6. Les miens ressemblent à des cookies mais leur diamètre est de 20 cm, à partager donc !
Source : magazine ELLE n° 3304 - 25 avril 2009, page 92.


26 avril 2010
Salade de chou blanc
Les retours de marché les bras chargés, vous connaissez ? Il y en a autant dans le bas de la poussette ou dans le caddy qu'au bout de nos bras presque cisaillés et bien contents d'arriver vers le bas du réfrigérateur, compartiment légumes et fruits. Pour lâcher du lest, remplir l'essoreuse à salade en vue d'occuper autre chose que du bac à légumes ou la coupe à fruits. En général j'ai fait mes achats au feeling, tout en tenant compte du nombre de repas que nous prendrons -- ou pas -- à la maison. En particulier, il m'arrive de passer outre l'ouverture dudit bac ou du moins de l'ouvrir très peu de temps sans l'explorer. Donc d'y oublier des choses. Qui, fort heureusement, ne pourrissent pas forcément rapidement !
Une moitié de chou blanc
attendait son sort, et elle a bénéficié d'une coupe sombre pour se
prêter à une version asiatique de salade. Très sympa pour rendre
hommage aux derniers assauts de l'hiver !
Pour 4 personnes, en entrée :
-250 g de chou blanc émincé très finement et rincé, égoutté
-30 g de noix de cajou non salées
-1 c.s. et ½ de vinaigre balsamique
-1 c.s. rase de baies roses
-1 c.s. d'huile de sésame
-3 c.s. de sauce soja
-1 c.s. D'eau froide
-1 pincée de sucre
-1 c.s. rase de graines de sésame blanc.
Prenez un grand saladier et mettez-y le chou émincé.
Mélangez tous les liquides dans un petit bol, ajoutez la pincée de sucre.
Faites dorer le sésame quelques minutes.
Broyez grossièrement les noix de cajou et les baies roses à l'aide d'un mortier.
Versez la sauce sur le chou, les noix et les baies, mélangez bien et servez.


19 avril 2010
Tarte légère aux jeunes poireaux et deux sésames
Voilà quelques temps de
cela, je décrivais une tarte aux poireaux, noix et tahin dont je
ne me lasse pas, alors pour la rendre plus 2010' j'ai réinterprété son look sage en
ajoutant des graines, du curcuma et alléger sa tenue. Les légumes
primeurs charment les passants sur les marchés, il faudrait être
plein de mauvaise volonté pour ne pas les entendre susurrer de les
acheter, les cuisiner et se régaler.
La tarte se déguste
aussi bien chaude que tiède et est encore meilleure le lendemain,
réchauffée.
Tarte légère aux jeunes poireaux et deux sésames
-1 rouleau de pâte feuilletée pur beurre
-3 jeunes poireaux émincés, rincés, cuits vapeur
-1/2 oignon jaune émincé
-200 g de ricotta
-120 g de yahourt de brebis
-2 oeufs entiers et 2 jaunes
-les feuilles de 6 branches de persil plat rincées et émincées
-1 c.s. rase de graines de sésame noir
-2 c.s. bombées de pâte de sésame complet
-noix de Pécan
-sel,
poivre, muscade, curcuma.
Préchauffez le four th. 6/180°C.
Etalez la pâte dans un moule à tarte, parsemez-la de l'oignon émincé, des rondelles de poireaux, salez et poivrez.
Préparez l'appareil à tarte en battant les oeufs, ajoutez ensuite la ricotta, le yahourt de chèvre et la pâte de sésame, battez bien pour obtenir une pâte homogène. Elle restera épaisse néanmoins.
Ajoutez une pincée de noix de muscade moulue et de poudre de curcuma, le persil plat.
Versez l'appareil sur le fond de tarte préparé, parsemez de graines de sésame noir et de noix de Pécan.
Enfournez 30 minutes à four chaud th.7/th.210°C.
Servez aussitôt avec une salade de mâche et endives ou tiède pour un pic-nic.


12 avril 2010
Cup cakes chocolat noir, frosting chocolat blanc
Qui
aurait pu prédire que leur mini-vague de séduction ou
Cupcake-mania sévirait aujourd'hui encore ? D'un hobby bienveillant
de maman lors des fêtes d'anniversaire, le tendre gâteau bien
pourvu d'un couvre chef est devenu véritable tsunami.
Authentique glissement sur le terrain de la gourmandise ou passade
foodista
? Ce mouvement opéré depuis l'autre côté de l'Atlantique et de la
Manche gagne du terrain dans les palais des gourmands et creuse
infiniment les limbes de l'imagination. Ces petits gâteaux
réconfortants, ou fairy cakes anglais, déja dévorés dans les années '50, s'épanouissent de de
nouveau depuis les années 2000 au sein des foyers francophones.
Venant
des Etats-Unis et du Royaume-Uni, la France, ensemble de province(s)
pas vraiment désuni, accueille avec délices ces gâteaux de fée.
D'ailleurs, sur les
blogs, ils fleurissent
autant
qu'en boutiques.
Pour leur magie, leur
naïveté proche de
l'enfance idéalisée, j'aime regarder leurs compositions et imaginer
des duos pâte/frosting très simples et savoureux. Dernièrement,
j'ai essayé une nouvelle recette pour la pâte, plus consistante,
issue d'un supplément sucré du dernier numéro de Régal, que j'ai
néanmoins pas mal adapté. J'ai réalisé le frosting au chocolat
blanc qui me plaît énormément depuis cette fournée-ci de cupcakes,
simplement avec du chocolat fondu et du fromage frais. Il est tout
bonnement divin : facile et rapide à faire, il prend très bien et il suffit de le
réfrigérer quelques minutes pour qu'il durcisse un peu et soit
utilisable dans une poche à douille. Les petits et les grands
l'adorent.
Avec
ces proportions, en remplissant aux 2/3 vos moules à muffins ou
caissettes, vous obtiendrez entre 6 et 8 cupcakes bien bedonnants.
Cupcakes
au chocolat noir et frosting chocolat blanc.
-75
g de beurre 1/2 sel mou
-115 g de sucre semoule
-1 gros oeuf
-2 sachets de sucre vanillé = 15 g en tout
-5 cl de crème épaisse
-120
g de farine de blé blanche tamisée
-3
cuillères à soupe de poudre de cacao non sucré et tamisé
-½ cuillère à café de bicarbonate de soude
-½
cuillère à café de levure.
Préchauffer le four th. 6/180°C.
Dans un bol, fouetter les sucres et l'oeuf jusqu'à blanchiement.
Dans une autre jatte, mélanger tous les ingrédients secs à l'aide d'une cuillère en bois.
Mettre le beurre ramolli et la crème avec le sucre battu à l'oeuf, battre avec une cuillère en bois, puis incorporez ce mélange aux ingrédients secs.
Mêler intimement.
Remplir chaque caissette aux 2/3 avec cette pâte puis faire cuire à th.6/180°C maximum pendant 20 minutes.
Laisser
refroidir avant de démouler puis procéder au glaçage ou frosting.
Frosting
au chocolat blanc
120 g de chocolat blanc à pâtisser
30
g de fromage frais.
Faire fondre le chocolat au bain-marie, le versez dans une jatte avec le fromage frais et bien mélangez. Réfrigérer ce mélange un bon quart d'heure et l'étaler sur les cupcakes à l'aide du dos d'une cuillère ou l'incorporer dans une poche à douille pour en décorer les gâteaux.
Facultatif : saupoudrer de quelques vermicelles en chocolat.
Il
est possible de réaliser, avec le même appareil, sans poudre de
cacao, des cupcakes nature, agrémentés du même glaçage :
Mes autres cupcakes :
Cupcake vanille, rose et framboise.
Où prendre un thé dans le vieux Tours ?
Cupcakes aux graines de pavot.
Cupcakes limoncello et graines de pavot.
Cupcakes aux amandes, glaçage fruits rouges.


29 mars 2010
Sauce crudités saveur et tonus
De l'ouvrage de David Servan-Schreiber, devenu best-seller, maintenant revu et augmenté (Anticancer) aux dernière tendances culinaires qui se préoccupent du bien-manger, le message clé pourrait être celui-ci : le mieux-être passe -forcément- par notre assiette et l'alimentation est la première des médecines.
Des
aliments phares, regroupés sous le titre évocateur de super
foods,
font la part belle à divers nutriments et condensent à eux seuls
des bénéfices records pour l'organisme. D'autres interviennent au
long cours, comme l'épice indienne curcuma
(du latin curcuma
longa L.),
à la belle couleur jaune-orangé, aussi éclatante en poudre que
fraîche. Je qualifie volontiers cet aliment d'apotropaïque*,
puisque ce rhizome,
connu également sous le nom de Gingembre
jaune
dans la terminologie chinoise, contient de fortes doses
d'antioxydants, dont l'élément actif est la curcumine. Ce sont les
pigments curcuminoïdes qui agissent, entre autres, sur la digestion.
La première fois que j'ai entendu parler de lui, l'attrait que j'éprouve maintenant pour la cuisine était encore latent. Il s'agissait des vertus anti-inflammatoires du curcuma en cas d'infection ORL ... lors d'un chantier d'archéologie hivernal, où j'avais avalé sans rien dire un petit bol de lait tiède additionné de miel et d'une bonne pincée de curcuma. Sans adorer cette saveur nouvelle pour moi, plutôt sceptique, j'ai en revanche immédiatement admiré son chromatisme solaire, comme les jaunes d'oeuf des meilleures poules ne vivant surtout pas en batterie. Safran du pauvre, elle entre dans la catégorie des plantes tinctoriales en Inde.
Quelques mois plus tard, au détour des ruelles pentues du Vieux Montpellier, j'ai retrouvé le curcuma sous une forme beaucoup plus prosaïque dans l'ouvrage de Chitra B. Divakaruni, La Maîtresses des Epices. Outre l'intérêt que la lecture de ce roman a soulevé, celui pour les épices « solaires » ne m'a plus jamais quitté.
Versant cuisine, donc, le curcuma se trouve dans les mélanges d'épices que sont le curry, le colombo, le wat, le ras-el-hanout, ou encore le masala, mais en quantités très variables. Lorsque je réalise un petit pot de poudre de curry, je veille à bien doser la poudre de curcuma pour conférer au tout une belle couleur.
La poudre de curcuma apporte une pointe d'acidité aux divers assaisonnements pour crudités et cuidités. Son action sur la santé est optimisée lorsqu'on la mélange à du poivre noir et à de l'huile d'olive. Ainsi, j'en ai beaucoup parsemé les sauces pour de succulentes salades de légumineuses/céréales/féculents, qui ont énormément plu à mes ami(e)s.
Avec cette inter-saison qui nous transporte de giboulées en ciel bleuté, je l'utilise quotidiennement pour ensoleiller les assiettes sur la base suivante ... qui accompagne très bien des carottes râpées (carottes oranges/carottes anciennes de teinte jaune pâle au goût sucré subtil), une salade de quinoa/lentilles vertes/pois chiches... :
-1 cl d'huile de sésame
-1 cl d'huile d'olive
-2 c.s. de vinaigre balsamique de Modène
-2 c.s. de vinaigre balsamique blanc
-1 c.s. de vinaigre de noix
-2 c.s. de jus de citron jaune
-cristaux de sel de Guérande
-½ c.c. de poivre noir moulu
-½ c.s. rase de curcuma en poudre
-1 petite échalote ou ½ échalote cuisse de poulet émincée
-20 g de noix de cajou non salées grossièrement écrasées
-les
feuilles d'1 petit bouquet de coriandre fraîche rincées et
émincées.
Mélangez tous les ingrédients à l'aide d'une cuillère en bois, puis parsemez-en vos crudités.
Cette sauce
se conserve dans un récipient hermétiquement clos, plusieurs jours
au réfrigérateur.
*Qui éloigne le mauvais sort.


20 mars 2010
Soupe de lentilles corail, patates douces & coriandre
Il y a cinq jours, bien avant que le printemps nous prouve avec ardeur qu'il jouait encore à cache-cache avec les giboulées, j'ai eu envie de soleil et de pep dans nos assiettes. Comme les légumineuses sont légion à la maison ces temps-ci, avec les herbes et les légumes du réconfort (la suavité des patates douces répond bien à ce qualificatif) rien de plus magique qu'une soupe, faisable même sans autocuiseur, puisque le temps de cuisson des lentilles corail est extrêmement raccourci par rapport à celui des consoeurs lentilles vertes et autres petits pois sauvages.
Je suis même carrément obsessionnelle, car j'ai concocté cette soupe juste avant de me rendre à un cours de cuisine Indienne. J'allais cuisiner et déguster nos plats, tandis qu'à la maison, les heureux hommes goûtaient cet essai très concluant. Voila donc mon India Soup, tandis que vous pourrez ensuite continuer le voyage aux Indes avec l'Indian Song, de Marguerite Duras.
Les
légumineuses : les lentilles corail font partie de la même famille que les lentilles vertes, les pois chiches. Originaires du continent Asiatique, les lentilles corail sont particulièrement cuisinées en Inde, avec du riz notamment, où elles forment alors un plat protéiné idéal. On les retrouve notamment dans la cuisine d'Afrique du Nord. Elles sont vendues décortiquées, d'où leur couleur, leur temps de cuisson réduit mais également leur éclatement à la cuisson. Leur saveur n'est pas très prononcée.
Les féculents : les patates douces, tubercules provenant probablement d'Amérique du Sud, très utilisées en Polynésie, ont une saveur incomparable de châtaigne et sont subtilement sucrées. La patate douce se prépare indifféremment en recette salée et sucrée. Néanmoins, elles se prêtent aux mêmes modes de cuisson que la pomme de terre, frites, en purée, sautées, en potage... Elle ravit le palais des petits commes de grands.
Les
herbes arômatiques : la coriandre fraîche, a un goût frais, proche du citron, des feuilles de sauge et de céleri. Elle vient rappeler la poudre de curry dont elle est l'un des composants.
Le liant : le lait de coco.
Les épices : la poudre de curry (maison).
Pour 4 portions
Patates douces : 500 g
Lentilles corail sèches : (pré-trempage inutile) 200 g
Lait de coco : 15 ml
Ail : 2 têtes
Echalote : 1 petite
Poivre blanc du moulin : 2 tours
Eau : 1,5 litre
Coriandre fraîche : 4 brins rincés
Gros sel marin : ½ c.s.
Curry
: ¼ c.c.
Epluchez les patates douces, l'ail et l'échalote. Rincez les lentilles, les patates, taillez-les en cubes grossiers, ainsi que les aillacées.
Versez 1,5 litre d'eau froide dans une grande casserole, jetez-y tous les ingrédients sauf le lait de coco. Portez à ébullition 20 minutes, coupez le feu.
Ajoutez le lait de coco et mixez longuement pour obtenir une consistance de ruban.
Servez une grosse louche/assiette et décorez de feuilles de coriandre.
Dégustez aussitôt.


08 mars 2010
Cupcake vanille, rose et framboise
Les
derniers frimas sont juste là ? ... Bien sûr, je le souhaite aussi
fort qu'une récolte de fraises exceptionnelle, mais quand le vent me
transperce à l'instant même où je décide d'arpenter ma rue dans
laquelle toutes les bourrasques s'engouffrent, je rêve de petits
gâteaux réconfortants rien qu'en les regardant. Sur le chemin du retour, les doigts frigorifiés, une folle envie de
rose s'abat sur moi, une coulée de peinture qui jaillirait comme un rayon de soleil
en hiver. Le parfum, la touche colorée, les cristaux de sucre déco,ratifs
j'ai posé du rose partout sur ces derniers cupcakes. La recette
adoptée pour ceux-ci ?
Ils mettent à l'honneur le rose --son chromatisme, sa saveur-- (sirop de rose), la douce fraîcheur des fruits rouges (framboises) et la touche crémeuse du frosting au chocolat blanc, sur fond de vanille.
Des
conseils
supplémentaires
donnés par l'auteure du blog Cupcakista,
passionnée de sucreries made
in England,
m'ont été fort utiles. Elle présente plusieurs fois par semaine sur son blog gourmand un
florilège de gâteaux de fées tous aussi merveilleux et inventifs
les uns que les autres. Je suis restée fidèle à l'ADN des Fairy
Cakes
sucrés de Clotilde, qui me satisfont toujours pour un goûter autour
d'un thé.
L'appareil (recette de Clotilde Dusoulier, ELLE à table, numéro 59, juillet/août 2008, page 20) :
Avec ces proportions, j'obtiens entre 12 et 16 cupcakes que je réalise dans des moules à muffins en silicone remplis aux deux-tiers.
-125 g de sucre en poudre
-2 gros oeufs très frais
-4 c.s. d'huile végétale (huile de tournesol)
-50 g de beurre demi-sel fondu
-150 g de farine
-1/2 sachet de levure (5,5 g)
-15 g de fécule de maïs
-125 ml de lait tiède
-1/2 gousse de vanille fendue en deux dans le sens de la longueur, infusée deux heures dans le lait chaud.
Le glaçage :
-30 g de beurre aux cristaux de sel de Guérande très mou
-100 g de chocolat blanc fondu
-1 c.s. de sirop de rose
-paillettes de sucre coloré rose
-1 framboise/cupcake (congelée en hors saison).
Préchauffez le four à th. 6.
Beurrez des moules à cupcakes ou prenez des moules à muffins en silicone. Fouettez le sucre et les oeufs. Ajoutez le beurre, l'huile, mélangez bien. Dans un autre récipient, mêlez la farine, la fécule de maïs, la levure. Incorporez la moitié de ce mélange au premier, mêlez bien, versez progressivement le lait tiède et le restant de farine/fécule/levure en mélangeant bien.
Remplissez de cette préparation chaque moule aux deux-tiers et faites-les cuire 20 minutes à four moyen, température 170°C maximum.
Laissez refroidir au moins ½ heure, démoulez-les.
Préparez le glaçage : fouettez le beurre ramolli, le chocolat blanc fondu et le sirop de rose. Nappez chaque cupcake de ce glaçage avec le dos d'une cuillère, surmontez d'une framboise et saupoudrez de paillettes en sucre rose.
Vite un tour chez Dorian pour découvrir les Cupcakes en folie du 2nd Cupcake's day !


16 février 2010
Velouté de Céleri-rave
Des
températures qui n'en finissent pas de démontrer l'imprévisible
fluctuation des normales saisonnières, le manteau de givre au petit
matin, et des besoins en vitamines réconfortantes. Solution : la
soupe, une bonne manière d'entamer le déjeuner ou de faire un dîner
diététique et délicieux. Avec ces produits de saison, trouvés au
marché et qui font la part belle aux saveurs, je vous invite à
réaliser ce velouté facile, nourrissant et sain.
Velouté
de Céleri-rave, pour
4 à 6 personnes.
350 g de céleri rave (soit environ la moitié d'un céleri-boule)
300 g de pommes de terre à potage (Samba)
le blanc d'un beau poireau
1 oignon jaune épluché et émincé (oignon de Mulhouse)
1 échalote épluchée et émincée
sel, poivre blanc
100 g de fromage frais (type Saint-Morêt)
le jus d'un demi citron jaune
Facultatif : quelques amandes.
Epluchez les pommes de terre et le céleri, en prenant soin de bien ôter les yeux et les tâches sombres.
Coupez-les en cubes grossiers, réservez.
Emincez le blanc de poireau, rincez-le bien pour enlever toute trace de sable ou de terre.
Dans une cocotte-minute, mettez tous les légumes : pommes de terre, céleri, poireau et oignon émincés, salez, poivrez, recouvrez d'eau à hauteur et fermez la cocotte. Dès que la soupape siffle, faites cuire 15 minutes à feu doux.
Juste avant de servir, ajoutez dans les légumes très chauds le jus de citron, le fromage frais et réajustez l'assaisonnement si besoin.
Mixez bien le tout, versez dans les assiettes creuses et parsemez de quelques amandes.

